OPTIONS POUR LES JOUEURS DE BASEBALL ÉLITE AU CANADA

• Publié le 18 août 2023
• Par Carl Lemelin
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La quête du meilleur parcours pour un jeune joueur de baseball talentueux peut être difficile. Heureusement, l'offre de programmes de développement de qualité au Canada a augmenté, mais par où commencer ?

Le baseball d'élite au Canada n'a jamais été aussi florissant qu'en ce moment. La participation à ce sport est en hause au cours de la dernière décennie, la pandémie ayant contribué à accélérer cet essor en raison des politiques de distanciation sociale qui ont empêché les joueurs de soccer de pratiquer leur sport préféré.

De nombreux jeunes joueurs de soccer ont essayé le baseball pour la première fois, ont réalisé que le baseball était plus amusant et ne sont pas revenus au soccer. Il se peut également que les parents d'aujourd'hui, qui ont plus joué au baseball qu'au soccer lorsqu'ils étaient enfants, veuillent que leurs enfants éprouvent la même satisfaction que celle que leur procurait leur passe-temps préféré pendant les belles journées d'été.

Ce que nous pouvons affirmer est qu’un plus grand nombre de joueurs se traduit par le développement de plus d’athlètes de haut niveau. Nous le constatons dans l'abondance sans précédent de Canadiens de renom dans les rangs de la MLB et des ligues mineures professionnelles partout en Amérique du Nord.

Mais qu'en est-il de la structure du baseball d'élite canadien ?

Concrètement, cette structure est plutôt éparpillée et difficile à naviguer pour les parents qui cherchent à trouver la meilleure option pour aider leur enfant à se développer de manière à répondre au mieux à ses besoins individuels, sans oublier le budget familial.

Ce blog ne prétend pas détenir toutes les réponses, mais je tenterai d'identifier toutes les différentes options disponibles dans le paysage actuel du développement du baseball canadien.

BASEBALL CANADA

Au nord du 49^ème parallèle, tout commence avec Baseball Canada, l'organisme national de développement de notre sport préféré. La fédération est composée de 10 associations provinciales représentant des joueurs, des entraîneurs et des arbitres à travers tout le pays.

Baseball Canada organise chaque année des championnats nationaux pour toutes les catégories d'âge, où les meilleurs joueurs du pays ont l'opportunité de représenter leur province lors d'une confrontation estivale en fin de saison. La fédération gère également les équipes nationales masculine, junior (18U) et féminine qui représentent le pays lors d'événements internationaux partout dans le monde, y compris les Jeux Olympiques.

Pour repérer les talents d'élite, les associations provinciales doivent d'abord créer un programme attirant autant d'enfants que possible vers le sport, ainsi la promotion et la mise en valeur du sport aux niveaux de base dans leur territoire forment une part importante de leur travail.

Mais que se passe-t-il une fois que les athlètes de niveau élite sont repérés ? Où peuvent-ils aller pour compétitionner contre leurs pairs, afin de continuer à progresser en affrontant la meilleure concurrence disponible dans leur groupe d'âge ?

LE CŒUR DEMEURE À LA MAISON

Comme pour tout dans la vie, en ce qui concerne la découverte de talents individuels qui se démarquent, les zones les plus densément peuplées offrent le plus grand nombre de programmes de baseball d'élite. La géographie du Canada peut rendre difficile la recherche de l'environnement idéal pour un prodige adolescent qui habite loin d'une région métropolitaine, mais ces dernières années, de plus en plus de programmes de développement ont vu le jour dans de plus en plus d’endroits.

Évidemment, il est moins coûteux pour les parents d'inscrire leur enfant doué dans un programme local lorsque possible. Ces programmes sont généralement disponibles pour les groupes d'âge plus jeunes (15U et 16U), car certains programmes sportifs au secondaire sont une option dans la plupart des provinces.

Les associations provinciales supervisent également des ligues compétitives localisées (niveaux AA et AAA) pour toutes les catégories d'âge, ce qui permet aux joueurs talentueux de compétitionner à un niveau supérieur tout en représentant leur propre ville ou région. Ces ligues localisées constituent l'alternative la plus rentable pour les familles disposant d'un budget limité.

Cependant, les enfants surdoués dans ces ligues locales pourraient ne pas trouver un niveau de compétition qui les pousserait à continuer d'améliorer leurs compétences. De plus, la plupart de ces programmes se limitent aux ligues estivales et n'offrent pas d'entraînement à l'année pour leurs jeunes athlètes.

L’ARRIVÉE DES ACADÉMIES ET CLUBS PRIVÉS

Le baseball n'a pas échappé à la tendance moderne en faveur de la formation spécialisée pour les talents d'élite. Étant donné que les associations provinciales ne sont pas exclusivement destinées à desservir la crème de la crème, le secteur privé est venu à la rescousse sous la forme d'académies de formation professionnelles.

Ces écoles de baseball sont dotées d’entraîneurs physiques, d'instructeurs et même de diététiciens qui apprennent aux jeunes comment tirer le meilleur parti de leurs habiletés. Comme une multitude de ces académies et clubs ont vu le jour au cours de la dernière décennie, la plupart des grandes villes en ont quelques-unes qui desservent la région environnante.

Pendant l'été, les académies forment des ligues de niveau élite pour chaque groupe d'âge qu'elles desservent, ce qui garantit une compétition de haut niveau tout au long de la saison. Certaines équipes se rendent également aux États-Unis pour s'entraîner, participer à des tournées et/ou des tournois où elles affrontent des équipes vagabondes ou des programmes d'élite américains, ce qui contribue à l'expérience d'apprentissage à 360 degrés pour ces potentiels futurs professionnels.

Les joueurs qui ont précédemment joué au baseball « Rep » (niveaux compétitifs locaux) sont également éligibles pour jouer dans une équipe privée, car ces clubs et académies fonctionnent toutes selon une politique de libération ouverte, ce qui signifie qu'elles ne sont pas limitées à une zone géographique lorsque qu'un joueur s'inscrit.

Comme vous l'avez peut-être compris, le seul inconvénient du baseball de club est le coût plus élevé pour les parents, qui peut varier de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers de dollars par an, par joueur.

Cet écart de coûts est attribuable aux diverses gammes de services fournis par les programmes individuels (qualité du personnel d'entraîneurs (réputation) et des installations d'entraînement, équipement, hébergement (si applicable) et possiblement les frais de déplacement pour les tournois ou événements.

PROGRAMMES SCOLAIRES

Peut-être que ce blog aurait dû commencer par cet avertissement, mais la chose principale que les parents ou les jeunes joueurs doivent garder à l'esprit lorsqu'ils recherchent un programme de baseball d'élite est que seulement une infime fraction des inscrits feront carrière dans le baseball.

Cela signifie que dans la grande majorité des cas, avoir un plan B est extrêmement sage. C'est pourquoi les programmes qui combinent éducation et sport sont fortement recommandés pour 90 à 99 pour cent des joueurs de baseball d'élite.

Certaines universités canadiennes (U Sports), écoles préparatoires (« prep schools »), collèges et même écoles secondaires proposent des programmes de baseball offrant un environnement compétitif de qualité pour les athlètes étudiants. Bien que ces alternatives plus abordables n'offrent pas aux joueurs la même visibilité que la voie des clubs privés, c'est la meilleure option pour les familles disposant d'un budget très limité qui comprennent l'importance d'obtenir un diplôme, au cas où le projet baseball ne se concrétiserait pas.

De plus, soyons honnêtes, le baseball reste un jeu après tout, et représenter son institution est très enrichissant pour les joueurs plus âgés cherchant à continuer à pratiquer le sport qui les passionne à un niveau compétitif tout en poursuivant des études supérieures.

LE TRAJET D’ÉLITE ULTIME : LES COLLÈGES ET UNIVERSITÉS AMÉRICAINES

Pour les meilleurs parmi l’élite, la voie universitaire aux États-Unis est inévitable. Une bourse d’étude américaine offre aux joueurs de premier échelon la meilleure opportunité de se mettre en valeur, là où tous les meilleurs recruteurs de la MLB peuvent évaluer les futures stars des majeurs ou des ligues mineures.

Nous n'entrerons pas dans les détails de tous les différents types de collèges et d'universités au sud de la frontière, mais la principale différence entre les deux réside dans les années nécessaires pour obtenir un diplôme : 2 ans pour le collège et 4 ans pour l'université.

Évidemment, la Division 1 de la NCAA du baseball universitaire américain est le rêve de tout joueur-étudiant. C’est là où tous les meilleurs espoirs amateurs de la MLB ont l'occasion d’étaler leur talent. La NCAA est composée des meilleures universités aux États-Unis, ce qui signifie que pour jouer là-bas, les notes (GPA) des joueurs doivent être suffisamment bonnes pour se qualifier et doivent être maintenues pendant qu'ils évoluent pour l'école. La crème de la crème de la NCAA se rencontre lors de la Série mondiale universitaire chaque mois de juin, où de nombreux choix de première ronde du repêchage de la MLB se font valoir devant plusieurs recruteurs du baseball amateur.

Les meilleurs joueurs de la Division 1 obtiennent ce qu'on appelle la bourse complète, ce qui signifie que toutes les dépenses de base du joueur sont payées par l'institution. D'autres ne recevront qu'une bourse partielle, ou complète, mais frais non-payés.

Pour les athlètes ayant des notes plus basses, il y a la voie des collèges communautaires (JUCO). Ces écoles plus petites proposent des programmes de deux ans à des frais de scolarité plus abordables pour les 99 % des étudiants-athlètes qui savent qu'ils n'obtiendront pas la bourse complète.

La Division II de la NCAA, les membres de la NAIA (Association nationale des sports intercollégiaux) et les collèges communautaires ont moins de restrictions sur le nombre de bourses qu'ils peuvent offrir, mais disposent également de budgets beaucoup plus réduits. Cependant, ils ont tendance à couvrir un pourcentage plus élevé de leurs bourses partielles que les programmes de la Division I pour attirer plus de joueurs.

Même si le niveau de baseball n'atteint pas tout à fait les sommets de la Division I, ces ligues sont aussi constamment épiées par les organisations de la MLB et les recruteurs de la Division I. Ainsi, une trajectoire de carrière pour les meilleurs joueurs de ces divisions de second ordre est fort plausible.

HISTOIRES DE JOUEURS COLLÉGIAUX

À Baseball Town Ottawa, nous avons la chance d'avoir quelques employés qui ont vécu l'expérience du baseball universitaire aux États-Unis. Sebastian Pochun est membre de l'équipe de baseball de l'Université Dakota Wesleyan à Mitchell, Dakota du Sud, et Patrick Mulligan a joué pour deux programmes de collèges communautaires différents, Cloud County à Concordia, Kansas, et Allen Community College la saison dernière à Iola, Kansas.

Les Tigers de Sebastian jouent dans une conférence de la NAIA, ce qu'il considère comme le meilleur niveau de baseball qu'il ait jamais expérimenté.

« Vous vous souvenez de Ben Zobrist des Chicago Cubs ? Il a joué (dans notre conférence) quand je jouais pour Lincoln College (Illinois) », me dit fièrement le lanceur/voltigeur.

Seb a joué pour trois écoles américaines différentes depuis 2018 et dit avoir apprécié l'hospitalité et la compétitivité intense du baseball au sud de la frontière.

« La chose que la plupart des gens au Canada ne réalisent pas, c'est la taille des formations ! ». La saison dernière, les Tigers de Seb ont recruté 60 joueurs, ce qui signifie que les nouveaux venus doivent se battre pour leur temps de jeu.

Cela rend également plus difficile l’instruction un à un pour les entraîneurs, la principale plainte de Seb concernant le baseball universitaire. Il était habitué à un encadrement beaucoup plus personnalisé lors de ses années formatives au sein de trois clubs différents au Canada.

Quant à la façon dont il a été recruté, Seb dit qu'il a obtenu sa chance en jouant pour les Bunnies de Brockville, un club privé au sud d'Ottawa.

« C'est là que j'ai eu ma meilleure exposition », déclare-t-il, car les Bunnies étaient une équipe mobile indépendante (« travel team ») qui disputait de nombreux matchs d'exhibition et tournois.

De son côté, Patrick a été attiré par le baseball universitaire en suivant la NCAA et en rêvant de vivre un jour le rêve du sport universitaire américain.

« La SEC est ce qui m'a accroché quand j'avais 12 ou 13 ans », se souvient-il.

Cependant, la réalité s'est éventuellement imposée et Pat (alias « Mully ») savait que le rêve de la NCAA D1 ne se réaliserait pas. Pourquoi ?

« Les bourses complètes n'existent plus (au baseball), au football oui, mais en raison de mon historique familial (...), j'étais limité dans les endroits où je pouvais aller », raconte le joueur qui a voyagé pour la première fois au sud de la frontière en 2021.

Étant donné que la plupart des bourses de baseball ne couvrent que 25 % à 70 % des frais de scolarité, et que l'écart de coûts entre un collège communautaire ou un JUCO et une université de la Division 1 est considérable, Mully a commencé à chercher une petite école qui lui ouvrirait la porte d'une carrière universitaire, puis laisserait son jeu déterminer la suite.

Malheureusement, une blessure a limité son temps de jeu lors de sa première saison, mais il a pu jouer 38 matchs au milieu de l’avant-champ comme partant en 2022-23 pour les Red Devils d'Allen C.C.

Patrick a été recruté alors qu'il jouait pour l'organisation des Canadians d'Ottawa Nepean et a bénéficié d'un soutien important de la part de l'entraîneur pour l'aider à trouver l'école la mieux adaptée pour lui, celle qui couvrirait une bonne partie des frais de scolarité et lui offrirait les meilleures conditions de développement.

« J'ai aussi joué pour Équipe Ontario (U17) et Équipe Canada (U18), ce qui vous attire beaucoup d'attention (des recruteurs) », explique Mully.

Quant à l'expérience globale, le jeune homme de 21 ans mentionne son appréciation de la culture du sport universitaire, où tout tourne autour de la représentation de son institution. Il adore la camaraderie qui se crée entre coéquipiers et avec la population étudiante.

Et le plus grand inconvénient ? « Je me suis ennuyé des repas maison !", dit le jeune homme qui a vécu pour la première fois loin de chez lui.

Comme vous pouvez le constater, les options pour les joueurs de baseball d'élite au Canada se sont multipliées au cours de la dernière décennie. Le secteur privé est venu au secours de la structure de Baseball Canada et a injecté plus de professionnalisme et de profondeur dans le système national de développement de l’élite.

Lors de la planification du parcours de votre enfant, vous devez d'abord trouver réponse à ces questions :

• Quel est l'objectif ultime ? Allons-nous viser une carrière dans le baseball ou chercher simplement une expérience sportive de haut niveau enrichissante ?
• Si l'opportunité se trouve hors de la ville, le joueur est-il prêt à partir seul et l'endroit de son choix offrira-t-il le soutien dont un jeune adulte a besoin pour s'épanouir ?
• Quelle est la priorité du joueur : Exposition ? Temps de jeu ? Expérience de vie ? Opportunité de voyage ? Études ?, etc.
• Quel est le budget familial ?
• S'il choisit la voie universitaire américaine, quels sont TOUS les termes de la bourse (taille de la formation, frais de déplacement, personnel de soutien, alimentation, hébergement, etc.) ?

Tous ces éléments pourraient jouer un rôle majeur dans la qualité de l'aventure du joueur. N'oubliez pas qu'un enfant doit apprécier son expérience dans l’ensemble afin de trouver la motivation nécessaire pour persévérer lorsqu’il rencontrera les inévitables obstacles sur son chemin.

En fin de compte, peu importe jusqu'où le baseball peut mener le joueur, vous investissez dans son avenir en lui offrant une expérience potentiellement transformative, tout en pratiquant un sport qu'il a passionnément aimé toute sa vie.

Adapter l'expérience à ses besoins individuels devrait être la priorité absolue.