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LE TRAÇAGE DU BÂTON (« BAT TRACKING ») : UNE RÉVÉLATION

  • Publié le
  • Par Carl Lemelin
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LE TRAÇAGE DU BÂTON (« BAT TRACKING ») : UNE RÉVÉLATION

De Luis Arraez à Giancarlo Stanton, en passant par tous les autres, le « Bat Tracking » nous fournira les outils manquants pour dresser un portrait plus complet de la performance d'un frappeur dans le rectangle.

 

Avant d’entrer dans le vif du sujet de ce blog, laissez-moi vous présenter le petit nouveau dans la famille Baseball Town des sources d'actualités de la MLB. Nous avons désormais une chaîne YouTube dédiée aux sujets de la MLB de toutes sortes.

Ce nouveau balado porte le nom de 3Up 3Down. Chaque jour de la semaine, notre nouveau vlogueur MLB, Peter Vryonis, abordera un sujet brûlant de la MLB avec une analyse hors-pair et des prises de positions audacieuses.

Peter a travaillé à la station de radio TSN690 (Montréal) pendant quelques années, où il était analyste de baseball. Notre nouveau collaborateur anime également un podcast sur les Blue Jays appelé Jays Digest sur YouTube.

Chaque fois qu'un blog comme celui-ci est publié, nous nous assurerons d'en discuter davantage sur la chaîne. Qui sait, peut-être que de temps en temps, je ferai une apparition pour ajouter mon grain de sel.

Suivez ce lien pour découvrir cette excellente nouvelle source d’information (le balado est en anglais) !

Maintenant, de retour à notre programmation régulière, le blog.

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Avez-vous entendu la nouvelle ? La MLB vient de lancer sa dernière merveille de l'ère Statcast, et c'est un véritable bijou !

Jusqu'à présent, toutes les fonctionnalités offensives de Statcast mesuraient les choses qui se produisent après que la balle est frappée - la vitesse de sortie, l'angle de sortie, la distance et la vitesse de course. Celles-ci nous ont fourni des informations inestimables sur le taux de réussite du frappeur sur les balles frappées, mais très peu pour donner un aperçu des ajustements mécaniques qui pourraient aider à améliorer ces résultats (ou expliquer pourquoi un joueur connaît des difficultés).

Voici maintenant le « Bat Tracking », et les analyses qu'il a engendrées.

Nous pouvons maintenant observer en profondeur la trajectoire et la vitesse du bâton avant qu'il ne fasse contact avec la balle. Cela signifie que nous pouvons ensuite combiner ces données pré-contact avec les données post-contact existantes de Statcast, d'autres données d'analyses avancées et des statistiques conventionnelles pour brosser un portrait clair et complet des forces et des faiblesses d'un frappeur.

Alors, que mesure exactement le « Bat Tracking » ? La vitesse et la longueur de l’élan.

La vitesse du bâton est tellement essentielle pour déterminer l'efficacité de l’élan d'un joueur. Oui, nous avions déjà la vitesse de sortie pour nous dire à quel point une balle a été frappée avec aplomb, mais nous ne pouvions pas dire si une balle mal frappée était due à un manque de vitesse ou à un mauvais contact (soit un mauvais synchronisme, soit un contact hors du « sweet-spot »).

Maintenant, en corrélant la vitesse du bâton avec la vitesse de sortie, nous pouvons faire cette détermination.

Quant à la longueur de l’élan, elle en dit plus sur le style du frappeur. Un joueur avec un élan plus long génère généralement plus de puissance, mais moins de contrôle du baril dans la zone de frappe. Cela peut donner des indices à un frappeur et à son instructeur sur les raisons pour lesquelles il est ou n'est pas efficace dans la création de contacts propices au succès.

*Les statistiques StatCast datent du 18 mai ; les autres statistiques datent du 23 mai.

 

APPLICATIONS FASCINANTES POUR LE « BAT TRACKING »

Oui, les données Statcast offrent des informations intéressantes sur la mécanique du sport que nous aimons tant, mais ce n'est que lorsque les données sont mises en contexte, en comparant et en combinant les catégories statistiques appropriées, que des révélations intéressantes émergent.

C'est ce que de nombreuses sources médiatiques ont déjà commencé à faire avec cet outil de la MLB tout juste sorti de l'emballage. Baseball Savant, le site web d'analyse avancée de la MLB, a créé de nouvelles catégories statistiques basées sur la trajectoire du bâton.

1. Fast-Swing Rate (Taux d’élans rapides) : En moyenne, environ un quart des élans d'un joueur de la MLB sont considérées comme « rapides », c’est-à-dire produisant une vitesse de bâton de 75 mi/h ou plus. Les élans plus rapides tendent à générer de meilleurs résultats.

2. Squared-Up Rate (Taux de balles frappées « sur le nez ») : Cette métrique différencie les frappeurs de puissance des frappeurs de contact avec puissance. Un élan « squared up » se produit lorsque le frappeur atteint au moins 80 % de la vitesse de sortie maximale prévue en fonction de la vitesse d’élan et de la vitesse du lancer. En moyenne, les joueurs de la MLB maximisent ainsi un quart (25 %) de leurs élans.

3. Blasts (Bombes) : Un élan à la fois rapide et frappé « sur le nez ». Ces élans se traduisent souvent par des moyennes au bâton nettement plus élevées. En moyenne, environ 14 % des contacts d'un joueur de la MLB et 11 % des élans compétitifs sont considérés comme des bombes.

4. Swords (Épées) : Élans considérés comme non compétitifs. Ce sont des élans qui résultent en un frappeur étant complètement surclassé par un lancer (quand il semble manier une « épée », plutôt que de s’élancer avec un bâton de baseball). La vitesse d’élan est alors à peine perceptible.

Cela apporte un tout nouveau monde de possibilités pour les observateurs et les professionnels quant à l’analyse des élans des frappeurs et de leurs performances. Le traçage du bâton confère également des valeurs quantifiables qui répondent à de nombreuses questions auxquelles nous ne pouvions auparavant que fournir des observations subjectives.

Qui s’élance le plus fort ? Qui a la plus faible vitesse d’élan ? Qui a l’élan le plus efficace ? Qui a l’élan le plus long/court ? Qui se fait le plus souvent complètement déjouer ?

Ensuite, lorsque nous passons au prochain niveau, le « Bat Tracking » aide à mieux comprendre la source du succès ou de l'échec d'un joueur ou d'une équipe.

Pourquoi l'offensive des Blue Jays de Toronto connaît-elle autant de difficultés cette saison ? Il s'avère qu'ils affichent la plus faible vitesse d’élan d’équipe dans les ligues majeures cette saison, à 70 mi/h. Comme référence, les Braves d'Atlanta sont les premiers de classe avec 73 mi/h.

Les deux extrémités du classement des joueurs sont occupées par exactement ceux que le bon vieux test visuel aurait placé là. Le meneur est l'ancien MVP de la Ligue nationale et actuel Yankee Giancarlo Stanton avec une vitesse de bâton moyenne incroyable de 80 mi/h ! Au bas de la liste se trouve le champion frappeur de la Ligue nationale en 2023, Luis Arraez, avec une vitesse de bâton moyenne de 62,4 mi/h.

Mais devinez qui est en tête du classement quant au taux de balles frappées « sur le nez » ? C'est bien ça, Luis Arraez. Le petit joueur d’avant-champ des Padres ne possède peut-être pas un élan naturellement puissant, mais il en tire le meilleur parti, car il fait souvent contact et parce qu'il centre la balle sur le baril plus régulièrement que tout autre frappeur.

Le taux de balles frappées solidement d'Arraez est de 43,7 %. C'est plus de 5 % mieux que le joueur suivant sur la liste (Mookie Betts, à 38,4 %). Étant donné que la séparation entre les joueurs sur le reste de la liste est inférieure à 1 %, cela révèle l'incroyable degré de domination qu'Arraez affiche dans cette catégorie qui est une véritable mesure de contrôle du baril.

Et lorsque l’on combine la vitesse d’élan et le contrôle du bâton ? Le classement du taux des bombes (« Blasts ») sur le nombre d’élans a produit un leader surprise. Si vous avez deviné Juan Soto, Shohei Ohtani ou Aaron Judge, vous avez les numéros 2, 3 et 4 sur la liste.

Le meilleur cogneur de 2024 sur la toute nouvelle liste des bombes n’est nul autre que le receveur des Brewers de Milwaukee, William Contreras, qui détruit la balle sur environ un quart (24 %) de ses élans. C'est un chiffre stupéfiant qui explique son succès sans précédent à la plaque cette saison, avec un triplé de .345/.411/.529.

Que peut nous dire la longueur de l’élan ? Beaucoup sur l'efficacité de l’élan. Nous savons tous que les joueurs dont l’élan est court et direct vers la balle ont plus de chances de faire contact et de trouver le baril.

Mais les statistiques avancées ont également confirmé l'importance de la puissance pour générer de l'offensive. La question se pose : est-ce qu'un élan puissant doit nécessairement être un élan long ?

Les données de traçage de bâton révèlent que bien que de nombreux joueurs avec des élans plus longs créent des vitesses de bâton élevées, quelques frappeurs très accomplis sont capables de créer une vitesse de bâton d'élite en utilisant un élan très compact.

Bobby Witt Jr, le jeune phénomène des Royals de Kansas City que beaucoup voient comme un candidat perpétuel au MVP dans les années à venir, est l'exemple parfait d'efficacité à la plaque. Sa trajectoire d’élan mesure seulement 7,0 pieds (la moyenne de la MLB est de 7,3 pieds), mais sa vitesse d’élan moyenne de 75,1 mi/h le classe au 21e rang.

D'autres exemples sont la Recrue de l'année de la Ligue nationale de l'année dernière, Corbin Carrol des Diamondbacks de l'Arizona (longueur d’élan de 7,1 pieds, vitesse d’élan de 74,1), Colton Cowser des Orioles de Baltimore (7,0, 74,3), et le surprenant receveur étoile de l'année dernière, Elias Dias des Rockies du Colorado (7,0, 73,6).

Une fois de plus, le test visuel est confirmé ici, car nous découvrons que le joueur avec l’élan le plus long est Javier Baez (8,6 pieds), l’agent libre déchu des Tigers de Detroit, signé en 2022. Baez est la meilleure preuve que nous avons que, sauf dans les cas de joueurs extrêmement talentueux (c'est-à-dire Juan Soto), un long élan n'est pas le moyen idéal de générer des contacts réguliers et solides.

Devinez qui a l’élan le plus plus court des ligues majeures, avec un maigre 5,9 pieds ? C'est bien ça, Luis Arraez, encore lui.

 

DES GUIGNES DE DÉBUT DE SAISON EXPLIQUÉES

Et que dire de ces joueurs vedettes qui se distinguent positivement dans les métriques de traçage du bâton, mais qui en arrachent en ce premier quart de saison ? Puisque l'on nous dit qu'un bon taux de bombes est gage de succès au bâton, comment expliquer que certains des grands noms du baseball n'ont pas réussi à produire à leur rythme habituel en 2024 ?

C'est là que nous devons enquêter sur le profil statistique du joueur de manière plus détaillée. Logiquement, si un joueur s’élance rapidement (74 mi/h+) de façon régulière et atteint 80 % ou plus de la vitesse de sortie prévue (« Blast ») sur beaucoup plus d’élans que le frappeur moyen, il ne peut y avoir que deux raisons possibles pour une production offensive défaillante :

  • Simple malchance due à une taille d'échantillon limitée
  • Une baisse significative de l'angle de sortie ou du taux de contact solide, ce qui se traduit par plus de retraits, peu importe la vitesse du bâton ou la vitesse de sortie

La première est impossible à vérifier statistiquement, car elle ne peut être corrigée qu'en augmentant la taille de l'échantillon (c'est-à-dire « laissons le reste de la saison se dérouler »).

Cependant, la deuxième piste d'enquête est entièrement vérifiable. Jetons un coup d'œil plus attentif à quatre joueurs de franchise qui produisent en deçà du standard qu’ils se sont fixés.

Gardez à l'esprit ces moyennes de la MLB :

  • Vitesse d’élan : autour de 72 mi/h
  • Taux de bombes/élan : environ 11 %
  • Angle de sortie : 12,2 degrés
  • OPS+ (somme de la moyenne de présence sur les buts et de la moyenne de puissance, ajustée et normalisée) : 100

Vladimir Guerrero Jr (Vitesse d’élan moyenne de 75,5 mph/Taux de bombes de 14,2 % par élan) : Les problèmes offensifs des Blue Jays sont bien documentés, et leur candidat perpétuel au MVP est considéré le principal responsable. Son OPS+ de 120 prouve qu'il est un contributeur offensif supérieur à la moyenne, mais les candidats au MVP devraient avoir un OPS+ supérieur à 170. La saison médiocre de Vlad en 2024 peut être attribuée à un ratio de retraits au sol plus élevé (1,36) que sa moyenne en carrière (1,23) ainsi qu’à un angle de sortie moyen très bas (7,4 degrés). Il démontre toutefois des signes de regain de sa forme d’antan ces dernières semaines.

Ronald Acuna Jr (76,9/13,9) : Le MVP de la Ligue nationale de l'année dernière semble avoir perdu toute sa considérable puissance cette saison, mais ses données de traçage du bâton nous racontent une tout autre histoire. Une analyse plus approfondie révèle que l'OPS+ de 99 d'Acuna est dû au fait qu'il rate le baril en beaucoup trop d'occasions (pourcentage de baril en baisse à 7,8 %, comparativement au 15,3 % qu'il a enregistré lors de sa campagne MVP de 2023), par opposition à une diminution de la vitesse du bâton. Rabattre la balle au sol est également un facteur important, comme en témoigne son ratio de retraits au sol de 1,36 (nettement supérieur au 1,02 obtenu en 2023). Et maintenant, grâce à une récente blessure au genou mettant fin à sa saison, nous ne saurons jamais si le phénomène aurait redressé la situation.

Julio Rodriguez (76,0/15,0) : De nombreux experts annonçaient Rodriguez comme le favori pour remporter le titre de MVP de la L.A. cette saison, citant sa deuxième moitié de saison 2023 extraordinaire. Mais un OPS+ ridiculement bas de 86 a presque enterré cette prévision. Le ratio de retraits au sol de J-Rod est stable à 1,00, mais son pourcentage de baril est passé de 11,9 % en 2023 à 8,0 %. Son angle de sortie moyen de 7,4 degrés n'arrange rien, car Moneyball nous a appris que 15 degrés sont nécessaires pour faire passer la balle au-dessus des têtes des joueurs d’avant-champ.

Eloy Jimenez (74,5/18,0) : Les résultats actuels semblent suggérer que la mauvaise forme de Jimenez en 2023 n'était pas seulement un incident isolé, mais plutôt un signe que ses impressionnantes statistiques de 2022 (bien qu'il n'ait joué que 84 matchs en raison d'une blessure) étaient l'exception. Son ratio de retraits au sol de 1,44 est identique à celui de la saison dernière, mais son faible angle de sortie de 7,3 degrés est en baisse par rapport à 8,5 en 2023. Tout cela se traduit par un décevant OPS+ de 90 et nous amène à conclure que Jimenez a peut-être été surestimé par les experts lors de son arrivée dans la MLB en 2019.

 

Je ne prétends pas être un expert en biomécanique, mais ces chiffres suggèrent qu'il doit y avoir un défaut technique dans les élans de tous ces joueurs vedettes qui doit être examiné par les instructeurs offensifs de leurs équipes respectives.

Peut-être que des ajustements ont été faits en tenant compte de l'augmentation de la vitesse et du taux de rotation des balles rapides au cours des dernières années, où certains joueurs ont commencé à s'éloigner de la philosophie « launch angle » qui était à la mode depuis l'avènement de l'ère StatCast.

À mon avis, il semble que ces quatre joueurs n'ont rien perdu de leurs considérables capacités physiques (comme le prouvent les données de traçage du bâton), mais ont besoin d'une intervention technique pour améliorer l’effet de levier dans leur mouvement. Assurément, ils génèrent suffisamment de vitesse de sortie pour assurer qu’un angle de sortie plus élevé permette d’améliorer leur production globale.

Cette nouvelle technologie du « Bat Tracking » ajoute une tout autre dimension à ce type d'analyse et peut confirmer ou infirmer un lien entre la performance et les déficiences biomécaniques dans l’élan.

J'ai hâte de découvrir ce que d'autres analystes vont proposer en employant cet excitant nouvel outil que la MLB vient de nous pondre.

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