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Les blessures à long terme à des artilleurs vedette comme Jacob DeGrom, Spencer Strider et Sandy Alcantara nuisent au baseball en privant les partisans des grands duels qu'ils adorent.
Si vous participez à un pool de baseball, vous avez certainement ressenti une fraction de la douleur et de la frustration qui ont touché presque tous les D.G. de la MLB cette saison. Les lanceurs tombent comme le prix des actions au début d’août !
Le meilleur lanceur du baseball selon plusieurs, Jacob DeGrom, n'a effectué que 6 départs depuis qu'il a signé un énorme contrat de 185 millions de dollars avec les Rangers du Texas à l'hiver 2022. Il se remet toujours de sa deuxième opération Tommy John.
Les Marlins de Miami ont perdu toute leur rotation du jour d'ouverture en raison de blessures. On peut en dire autant des Dodgers de L.A., favoris pour la Série mondiale, pour la majeure partie de la saison 2024. Chaque équipe a dû composer avec au moins un membre clé de leur rotation sur la liste des blessés à un moment ou à un autre en 2024.
Que se passe-t-il ?
Après avoir traversé une pandémie, amorçons-nous une épidémie de blessures chez les lanceurs ? Est-ce un hasard ou est-ce une tendance inquiétante qui sonne l'alarme ? Comment ce phénomène en rapide évolution peut-il être analysé et compris ?
Une chose est certaine, les données ne mentent pas. Nous sommes au milieu d'une crise de blessures chez les lanceurs de la MLB, en particulier les partants. Que peuvent faire les dirigeants de la MLB pour résoudre ce problème grave et coûteux ?
LES STATISTIQUES NE MENTENT PAS
Je déteste quand les gens disent : « On peut faire dire ce qu'on veut aux chiffres. » C’est peut-être vrai si l'on isole certaines statistiques dans une étude plus vaste, mais tout chercheur ou personne cherchant à comprendre la corrélation entre différents points de données vous dira que les statistiques peuvent raconter toute l'histoire si l'on sait où chercher et si l'on connaît les questions auxquelles il faut répondre.
Dans ce cas, nous voulons confirmer que les blessures aux lanceurs partants sont devenues un obstacle à l'intégrité compétitive (et donc à la valeur de divertissement) du baseball majeur.
J'ai consulté la liste de tous les lanceurs partants actuellement blessés (en date du 9 août) et j’en suis arrivé au nombre alarmant de 77 ! Cela représente plus de 2,5 lanceurs blessés par équipe. Étant donné que la rotation moyenne est composée de 5 artilleurs, cela signifie que plus de la moitié des lanceurs partants sont actuellement inactifs.
À quel point les noms sur cette liste sont-ils significatifs ? Sur les 77, 7 sont des as de leur équipe. Cela signifie que près d'un quart des équipes de la MLB sont sans l’ancre de leur rotation. Pire encore, ces 7 joueurs manqueront le reste de la saison, y compris DeGrom (probablement, puisque les Rangers sont hors de la course aux séries).
Vous vous demandez peut-être : « Oui, mais combien de ces blessures concernent des lanceurs de second ordre ? »
Eh bien, seulement 8 des 77 lanceurs en hors d’usage ne faisaient pas partie de la rotation prévue de leur équipe au début de la saison.
Près de la moitié (32) des blessures ont été subies par un lanceur considéré dans les 3 meilleurs de la rotation.
Vous voulez encore plus de mauvaises nouvelles ? 34 des blessures sont de nature à mettre fin à la saison du lanceur !
Pas besoin de détenir une maîtrise en analyse quantitative pour déduire de toutes ces données que les blessures des lanceurs vedettes de la MLB ont eu un effet négatif sur le niveau de jeu actuel, l'équilibre compétitif, et par conséquent, la valeur de divertissement dans The Show.
LA SOURCE DU PROBLÈME
De nombreuses hypothèses ont été évoquées par les experts et les PARTISANSs pour expliquer cette récente vague de blessures chez les précieux maîtres du monticule :
Nous avons pu entendre toutes les spéculations au cours des dernières saisons lors des retransmissions de matchs et dans les reportages.
Alors, quel est le véritable coupable ? Ou est-ce une combinaison de facteurs, voire tous les éléments mentionnés ?
Tout d'abord, éliminons les facteurs qui ont été scientifiquement réfutés.
La théorie selon laquelle l'introduction des lancers chronométrés, ou même la réduction de 20 à 18 secondes en 2024 avec des coureurs sur les sentiers, pourrait être responsable d'une augmentation des blessures chez les lanceurs est plausible, car les deux coïncident parfaitement dans la chronologie.
Cependant, aucun expert en biomécanique n'a encore déterminé avec certitude qu'une différence de quelques secondes entre les lancers a un effet déterminant sur le stress exercé sur les ligaments et les muscles sollicités par les lanceurs.
Il en va de même pour l'interdiction des substances. L'adoption du règlement par la MLB correspond à la période approximative que nous associons à l'augmentation des blessures, mais il n'existe tout simplement aucune preuve scientifique confirmant un lien direct.
Il nous reste donc les entraînements modernes et la quête de vélocité et du mouvement.
Nous savons que les athlètes d'aujourd'hui ne s'entraînent plus comme il y a 20 ou 30 ans. Les entraîneurs ont appris à isoler les groupes musculaires les plus sollicités pour un sport spécifique. Il ne s'agit pas seulement de soulever des poids pour devenir plus fort. Il s'agit de travailler les muscles abdominaux et stabilisateurs, de prioriser le cross-training pour simuler les situations de jeu. Les exercices pliométriques sont très en vogue dans le baseball.
Pour les lanceurs, l'entraîneur se concentre sur la rotation et la flexibilité. Une bonne partie du programme d'entraînement est également axée sur le renforcement du bas du corps, qui sert de fondation pour un lanceur.
Pour déterminer si les nouvelles méthodes d'entraînement sont en cause, il faut examiner où les lanceurs se blessent. Parmi les 77 lanceurs partants blessés, 53 (68,8 %) souffrent de blessures au bras lanceur (épaule/biceps/triceps/coude/avant-bras/poignet), et la presque totalité de celles-ci concernent le coude.
Une fondation faible (le bas du corps) pourrait expliquer certaines blessures au bras, car il faudrait alors compenser pour atteindre la vélocité souhaitée, mais comme mentionné, tous les lanceurs modernes de la MLB ont un bas de corps bien développé et travaillent constamment sur leur flexibilité.
Il y a cinquante ans, un lanceur nommé Tommy John est devenu un cobaye pour une opération expérimentale qui porterait à jamais son nom.
Vous voyez, le véritable coupable des maux des lanceurs modernes est un petit tissu du coude, relativement faible, appelé le ligament collatéral ulnaire (LCU). Il relie les os du bras supérieur et de l'avant-bras.
La procédure Tommy John consiste à prendre un ligament du corps du patient ou d'un donneur pour remplacer le LCU endommagé. Elle s'est avérée si efficace au cours des cinq dernières décennies que certains lanceurs universitaires ont même eu recours à l'opération T.J. avant de se blesser, comme mesure préventive.
Cela peut sembler extrême, mais ça montre à quel point les blessures au LCU semblent inévitables pour les lanceurs d’élite aujourd'hui.
Il n'y a qu'une seule cause logique à la prolifération des opérations T.J. ; un facteur qui peut exercer tellement de pression sur ce petit ligament du coude qu'il finit par se rompre comme un vieil élastique. Vous l'avez deviné, l'obsession de la vitesse, provoqué par l'ère Statcast.
Besoin de preuves ? Will Laws, de Sports Illustrated, a écrit un excellent article le printemps dernier (There’s a Clear Root to the Injury Issues Plaguing Pitchers) dans lequel il expose ses recherches révélatrices sur la cause des blessures aux lanceurs.
« J'ai examiné tous les lanceurs partants de 2019-2023 dont la rapide « four-seam » moyenne a atteint 96,5 mph dans une saison où ils ont lancé au moins 600 balles rapides. J'ai trouvé 21 lanceurs à haute vélocité au cours des cinq dernières années. Sur ces 21, 18 ont subi des blessures majeures et comptent au moins 22 opérations du coude. »
Si j'étais procureur, je considérerais cette preuve comme ma pièce de conviction. C'est la statistique la plus révélatrice et incriminante que cette enquête puisse révéler !
Mais pour appuyer davantage mon argument, je m'assurerais également de mettre la lumière sur cette donnée : à la fin de la campagne 2023, 31 des 64 lanceurs les plus rapides avaient subi une opération Tommy John.
Le ligament collatéral ulnaire humain ne peut tout simplement pas supporter la pression constante qu’exerce la philosophie actuelle du lancer à effort maximal.
ALORS, QUELLE EST LA SOLUTION ?
En grandissant, j'ai toujours été un grand fan des artistes du monticule. Évidemment, Greg Maddux représente l'ultime génie de l’art de lancer.
Il n'était pas rare de le voir réussir des matchs complets de moins de 2 heures et de moins de 90 lancers dans les années 90. Tout ce qu'il faisait, c'était de tracer des « X » avec des balles rapides « two-seam » qu'il manipulait magistralement dans les deux sens et sur les deux coins du marbre, apparemment à volonté.
Mais cela n’était qu'une partie de la recette secrète du légendaire lanceur des Braves d’Atlanta, qui l'a mené à une carrière digne du Temple de la renommée. Comme sa vitesse maximale atteignait environ 93 mph, il était parfaitement conscient qu'il devait élaborer des plans de match supérieurs à quiconque et lire les réactions des frappeurs adverses pour apporter des ajustements clés en cours de match.
Aujourd'hui, nous appelons cette compétence « pitchability » en anglais, ce se traduit par l’instinct du lanceur, et malheureusement, c'est un art perdu chez les jeunes artilleurs.
George Kirby, des Mariners de Seattle, est probablement le meilleur des majeures actuellement dans ce domaine, mais même lui atteint en moyenne 95,9 mph avec sa balle rapide, alors il est difficile de le qualifier de lanceur de finesse.
Personne ne peut contester le fait que la vélocité est une arme redoutable pour retirer les frappeurs. Mais la vélocité n'est qu'un des composants de l'ensemble des compétences d'un lanceur. J'irais même jusqu'à dire que ce n'est pas l'attribut le plus important de la position.
La question que doivent se poser les dirigeants des franchises de la MLB est la suivante : qu'est-ce qui est préférable ? Prioriser la vélocité et courir un risque significatif de perdre un atout très bien payé, générateur de victoires, pendant 18 à 24 mois, ou établir des méthodes d'enseignement et de coaching dans leurs systèmes de développement qui se concentrent sur la planification, la localisation, la création de mouvement, le changement de vitesse et l'art de lancer ?
Je comprends que tous les sports évoluent vers la création d'athlètes plus puissants, rapides et agiles, mais lancer une balle est une action très spécifique et nous savons maintenant que nous atteignons la limite physique dans la quête de la vélocité.
Si j'étais un directeur général de la MLB, je chercherais immédiatement à embaucher des instructeurs des lanceurs ayant un lien avec la manière dont la position était enseignée dans les années 80 à 2000 et à mettre en place une philosophie organisationnelle basée sur l'enseignement aux espoirs de la mécanique appropriée et des prises qui sont favorables à la maîtrise et à la création de mouvement de la balle.
Au lieu de chasser la vitesse dans des laboratoires de lanceur, j'encouragerais mes athlètes à travailler avec des entraîneurs sur des programmes de prévention des blessures.
Apprendre à lire les frappeurs adverses pendant les matchs serait également un point d'emphase. Vous pouvez avoir tous les rapports de dépistage que vous voulez sur un frappeur avant le match, mais aucun d’entre eux n’est le même frappeur match après match. Lorsque vous essayez de retirer un frappeur lors d'une présence en particulier, il est primordial d'identifier sa réaction à différents lancers et d’apporter les ajustements appropriés en temps réel.
Cela a été dit maintes fois, mais c'est tellement vrai : la clé pour retirer les frappeurs est de perturber leur synchronisme.
Je suis fermement convaincu que Maddux, Tom Glavine, Pedro Martinez, Zack Greinke et d'autres Picasso du monticule seraient tout aussi efficaces aujourd'hui qu'ils l'étaient à leur apogée. Ils étaient experts dans l'art de perturber le timing et n'avaient pas besoin de lancer dans les hauts 90 mph pour y parvenir.
Si vous ne lancez pas régulièrement des balles de feu, rien ne vous empêche d’atteindre ces sommets 5 à 10 fois par match lorsque vous le jugez nécessaire ; réservez la haute vélocité pour une situation spécifique. Surprenez votre adversaire. C'est ça lancer.
Un tel changement de paradigme aiderait sans aucun doute à inverser ce sombre flux de bras sous le bistouri. Les organisations pourraient alors économiser des centaines de millions en matchs perdus pour cause de blessure. Qui sait combien de regards supplémentaires cela attirerait sur chaque match, avec tous les affrontements de lanceurs de renom qui seraient restaurés.
Dans quelle mesure cette parade vers la liste des blessés affecte-t-elle l'équilibre compétitif ?
Les puissants Dodgers, qui étaient censés être à surveiller pour le record du nombre de victoires en une saison, ont été privés de Clayton Kershaw, Yoshinobu Yamamoto et Walker Buehler pendant presque toute la saison, ce qui a permis aux D-Backs de l’Arizona de rester bien à portée de la tête de l’Ouest de la Nationale.
Les Astros de Houston (6 lanceurs partants blessés) et les Braves d’Atlanta (qui ont perdu le favori pour le Cy Young, Spencer Strider, qui a subi l’opération Tommy John mettant fin à sa saison) s'accrochent à peine aux places en séries au lieu de prospérer comme prétendants au titre de champions de la Série mondiale.
À l'inverse, les Mariners de Seattle (la seule équipe actuellement sans blessure à leurs lanceurs partants) ont surpris tout le monde en restant dans la course au titre de l'Ouest de l’Américaine malgré une attaque anémique.
Nous l'avons tous déjà entendu : « pitching is the name of the game ». Le baseball doit donc commencer à trouver des moyens de protéger leurs investissements dans les bras d'élite.
Si j'étais un parieur (ce que je ne suis pas) je mettrais mon argent sur les Rays de Tampa Bay ou les Guardians de Cleveland comme les deux franchises les plus susceptibles d'avoir déjà commencé à mettre en œuvre une forme de révision de leur programme de développement des lanceurs.
Après Moneyball, la défensive spéciale, le champ extérieur à quatre joueurs et le « opener », je suis convaincu que c'est le prochain grand changement dans le baseball qui donnera à la franchise pionnière un avantage définitif quant au succès durable au monticule.
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